Deux métiers bien différents, et pourtant intimement liés. Les bénéfices de l'ostéopathie ne sont plus à prouver, ceux du massage sont en train de faire leurs preuves et le métier se démocratise de plus en plus, dans toutes les sphères du milieu équin : le haut niveau comme le loisir.
Mais alors, quelles sont les différences entre masseur et ostéopathe et surtout quel intérêt d'associer les deux ? On décrypte tout ça ensemble
1 - Quelles différences ?
Commençons par une petite définition de ces deux métiers :
L'ostéopathie est une thérapie manuelle fondée sur des manipulations osseuses ( ostéologie ), articulaires ( arthrologie ) et tissulaires. C'est une démarche de soin fonctionnel visant à lever les dysfonctions ostéo-articulaires, viscérales ou tissulaires.
Le massage équin est une thérapie manuelle fondée sur des techniques de massages et d'étirements visant à lever les tensions tissulaires et musculaires, pour permettre à la " charpente" ostéo-articulaire de bien fonctionner.
2 - Le lien entre masseur et ostéopathe
Pour comprendre le lien qui unit ces deux métiers, un peu d'anatomie et de biomécanique s'impose !
Comme tous les mammifères, le cheval est composé d'os, liés les uns aux autres par des articulations, des ligaments, et des muscles ( et tout un tas d'autres moyens d'unions que l'on abordera sûrement dans un autre article ).
Toute cette charpente osseuse serait complétement immobile et dépourvue de mouvement si des muscles ne venaient pas s'y accrocher. En effet, chaque muscle se termine par un ou des tendons, qui viennent alors s'insérer sur ces différentes pièces osseuses, mais aussi sur des cartilages, des ligaments, des fascias...
Comme abordé dans l'article sur le stretching, on dénombre 3 types de contraction musculaire :
- Contraction concentrique : raccourcissement du muscles par rapprochement des insertions musculaires --> action mobilisatrice
- Contraction excentrique : allongement du muscle par éloignement des insertions musculaires --> action frénatrice
- Contraction isométrique : pas de changement de longueur du muscle --> action stabilisatrice
Nous allons ici nous intéresser à la contraction concentrique. Lors de la contraction, le muscle se raccourcit et génère ainsi un mouvement articulaire en mobilisant les différentes pièces osseuses auxquelles sont rattachées ce muscle.
Les muscles sont donc les acteurs N°1 du mouvement. Ce sont eux qui, par leurs contractions, font bouger le reste de la charpente.
On comprends donc que si dysfonctions ostéopathiques il y a, les muscles vont alors compenser ces dysfonctions pour essayer de pallier au mieux au manque de mobilité ostéo-articulaire. Et inversement, si tensions tissulaires et musculaires il y a, tout le système ostéo-articulaire va en pâtir. Les contractions s'avérant nettement moins efficaces et parfois douloureuses, la mobilité et les amplitudes articulaires seront alors progressivement réduites.
Il est donc essentiel, pour veiller au bon fonctionnement physique du cheval, d'assurer un suivi ostéopathique régulier, ainsi qu'un suivi en massage d'entretien. Les 2 systèmes fonctionnant en synergie indissociable, si l'un est défaillant, c'est tout le rouage qui s’enraye.
3 - Quand faire passer le masseur ?
Un suivi régulier en massage assurera le bon fonctionnement de tout le système musculaire du cheval. Cela permettra alors de maintenir une bonne mobilité et amplitude articulaire. On limitera de ce fait les compensations ostéo-articulaires, pouvant mener à terme à des dysfonctions ostéopathiques.
Faire passer le masseur avant et/ou après l'ostéopathe est l'idéal. En effet, l'ostéopathe sera plus efficace si les tensions musculaires sont déjà levées lors de son passage. Cela lui permettra d'accéder plus facilement au système ostéo-articulaire, et ses manipulations en seront alors nettement plus efficaces.
Faire masser son cheval après une séance d'ostéopathie est également très intéressant. Les dysfonctions ostéo levée, le masseur pourra remettre à 0 les tensions musculaires et rééquilibrer le schéma corporel du cheval, cela permettra alors de rendre la séance d'ostéopathie plus perenne dans le temps.
C'est donc un combo gagnant que d'associer ces 2 corps de métier complémentaires !