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Le stretching, quelques notions clés

Les étirements sont un outil précieux pour améliorer la souplesse musculaire et l'amplitude articulaire de votre cheval. Quelques points sont tout de même à prendre en compte pour ne pas causer de dégâts, on décrypte ça ensemble :






1 - Quels bénéfices ?


Quand on réalise un étirement, peu importe la zone, l'objectif n°1 est d'assouplir le tissu et les fibres musculaires. En assouplissant la musculature, on donne alors plus d'amplitude articulaire. En effet, les muscles régissent le mouvement des différentes articulations, grâce aux tendons s’insérant sur les différentes pièces osseuses, et grâce aux nerfs moteurs.


En connaissant cette notion, on comprends alors tout de suite l’intérêt des étirements.

Plus notre musculature sera souple et élastique, plus la locomotion sera fluide, déliée et l'amplitude articulaire augmentée. Les étirements ont aussi un grand intérêt dans la reprogrammation neuro-musculaire, qui permettra d'harmoniser le schéma corporel et améliorer la proprioception, et d'éviter l'apparition de tensions / courbatures et contractures.


Pour finir, ils ont également un rôle à jouer dans la préparation et la récupération à l'effort, mais on parlera plutôt de mobilisation passive et mobilisation tenue.



2 - Quelques notions


2 notions sont importantes à comprendre pour le reste de l'article. Quand on parle de stretching / étirements, cela implique un mouvement passif. Autrement dit, c'est une personne extérieure qui induit le mouvement, et non les muscles du cheval qui s'activent. Dans le cas où le cheval effectue le mouvement par lui même, le mouvement est dit "actif ".

  • Mouvement passif

Lors d'un mouvement passif, on évalue la capacité d'étirement d'un muscle ou groupe musculaire. Cela permet de déceler des asymétries, des dysfonctions et tensions musculaires, et également d'étirer un groupe musculaire sans impacter les muscles environnants. La mobilisation sera douce et progressive, et le professionnel va alors effectuer des mobilisations mono et polyarticulaires. En d'autres termes, il va pouvoir cibler et tester chaque articulation et muscles associés individuellement, pour ensuite tester l'ensemble. Un étirement / stretching est un mobilisation passive tenue ( environ 10 secondes de maintient, et 2 à 3 répétitions )


Les mouvements passifs ont plusieurs avantages :


- Ils sont doux et progressif donc non invasifs

- Favorisent la production de synovie ( qui a pour rôle de lubrifier l'articulation )

- Induit une détente musculaire périarticulaire ( les muscles rattachés à cette articulation )

- Augmentation progressive de l'amplitude articulaire




Ici, je réalise une évaluation fonctionnelle de la région cervicale. Je réalise donc une mobilisation passive correspondant à une latéro-flexion gauche de l'encolure

  • Mouvement actif

Lors d'un mouvement actif, c'est le cheval qui réalise le mouvement par lui même, on appelle cela la motricité volontaire. Par exemple, un cheval qui broute et qui relève la tête pour analyser son environnement : c'est un mouvement actif.


Ces mouvements induisent 3 types de contraction musculaire :


- Contraction concentrique : raccourcissement du muscles par rapprochement des insertions musculaires --> action mobilisatrice

- Contraction excentrique : allongement du muscle par éloignement des insertions musculaires --> action frénatrice

- Contraction isométrique : pas de changement de longueur du muscle --> action stabilisatrice




Ici, le cheval est en mouvement actif. Il utilise sa motricité volontaire afin de relever son encolure, ouvrir son angle tête-encolure... Certains muscles sont en contraction concentrique ( les extenseurs de l'encolure par exemple ) d'autres en excentrique ( fléchisseurs de l'encolure ) et d'autres en isométrique ( extenseurs et fléchisseurs du carpe )


3 - Pourquoi pas à froid ?


Lorsque les muscles sont froids, ils sont par définition beaucoup moins élastiques que lorsqu'ils sont chauds. Pour comparaison, on peut prendre un bout de pâte à fixe. Lorsque la pâte n'est pas chauffée et malaxée, elle se déchire quand on essaie de l'étirer. En revanche, lorsqu'elle est chauffée, elle s'étire comme du chewing-gum. Cet exemple n'est qu'une image, mais il reflète assez bien la réaction du tissu et des fibres musculaires en fonction de sa température.


En partant de ce constat, on comprends qu'étirer son cheval à froid augmente considérablement le risque de lésions musculaires ( élongation, déchirure, micro-lésions de fibres, lésion avec hématome ... ). Cependant, cela ne veut pas pour autant dire qu'à chaud, on peut étirer n'importe comment.


" Et pour la préparation à l'effort, les muscles sont à froid " : et bien pas vraiment, car en massage de préparation à l'effort, le masseur va venir augmenter de manière importante la vascularisation musculaire et donc chauffer différents groupes musculaires grâce aux techniques manuelles.

De plus, en prépa, le masseur n'effectue pas d'étirements à proprement parler, mais plutôt des mobilisations passives, comme vu plus haut. Cela aura pour but de stimuler la production de synovie ( et donc meilleure fonctionnement articulaire, meilleure amplitude, réduction du risque de blessure ) et également de favoriser un relâchement musculaire péri-articulaire tout en apportant le tonus nécessaire à l’effort prévu.


4 - S'aider d'une carotte, une fausse bonne idée


Crédit photo : blog.equisense.com

Il existe plusieurs écoles sur ce sujet, cependant en se basant sur l'anatomie et le comportement des fibres musculaires, la conclusion est assez claire.


On repart donc de la base : le but d'un stretching est donc d'assouplir le tissu et les fibres musculaires afin de gagner en amplitude articulaire sur le long terme, en induisant un mouvement PASSIF etc etc ... Sauf que ! Quand vous pensez étirer votre cheval en utilisant un bonbon, une carotte etc, votre cheval effectue en fait un mouvement ACTIF, en allant au delà de son maximum d'étirement. En plus, on veut bien souvent aller plus loin dans l'étirement, et on recule donc la carotte au fur et à mesure.

Et là c'est le drame : élongation, déchirure, micro-lésion des fibres musculaires... Au départ cela peut passer inaperçu ( ou pas ) mais sur des mouvement répétés de manière régulière, cela peut créer de vrais dégâts !


Pour vous donner un exemple parlant, imaginez que votre kinésithérapeute effectue un étirement de votre dos : le mouvement sera passif puisque induit par votre kiné, et à l'écoute de votre capacité d'étirement. En revanche, si vous faites tomber votre téléphone sous un banc, vous allez vous baisser en négligeant votre positionnement, votre seul objectif étant de récupérer votre téléphone rapidement. Et bien c'est la même chose pour le cheval, son seul objectif étant de récupérer sa carotte ou son bonbon, il va donc au delà de ses capacités et exécute le mouvement de manière précaire. Il vaut donc mieux des étirements bien exécutés réguliers, que des étirements mal faits tous les jours.



5 - Du coup, qu'est ce qu'on fait ?


Quelques règles élémentaires sont à respecter pour réaliser un étirement sans risque :


  • Ne pas tirer, c'est vraiment la règle n°1. On commence donc sur une amplitude sub-maximale ( en dessous du maximum ) puis progressivement, on augmente pour arriver à l'amplitude maximale du cheval. On ne va jamais au delà ! L'augmentation doit donc être progressive et l'écoute du cheval est primordiale.

  • Jamais à froid. On effectue systématiquement les étirements sur une musculature préalablement échauffée, que ce soit par des techniques de massage, ou par une séance de travail. Dans le cas où l'étirement suit une séance de travail, on attend la 2ème sudation, ou bien après 20min de récupération active avant de réaliser tout étirement.

  • On oublie la carotte ou le bonbon, comme expliqué plus haut. Le résultat sera contre productif, et même risqué pour votre cheval. Il existe une multitude d'étirements adaptés à chaque groupe musculaire, bien plus efficaces et surtout sans risque.





Tout particulier peut étirer son cheval, c'est un fait. Cependant, je conseille fortement de faire appel à un professionnel pour des étirements ( masseur équin, ostéopathe, vétérinaire ... ). Ces professionnels réaliseront des étirements ciblés et sans risque pour votre cheval. Ils seront également à même de vous conseiller sur les étirements réalisables au quotidien, adaptés au cas par cas, tout en vous montrant les bons gestes.


Certaines manipulations plus complexes resteront cependant réservées aux professionnels afin de garantir la bonne exécution des mouvements ( que ce soit pour les ostéopathes ou les masseurs ).


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